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En premier lieu le pouvoir s'affirme comme le pouvoir social, il figure en
quelque sorte la Société elle-même en tant que puissance consciente et
agissante: entre l'État et la société civile la ligne de clivage se fait
invisible.
En second lieu se trouve dénié le principe d'une division interne à la
société. Tous les signes de celle-ci, qui n'a nullement disparu, sont
rapportés à l'existence de couches sociales (koulaks, bourgeois) qui
proviennent de l'Ancien Régime ou à celle d'éléments accusés de travailler
pour le compte de l'impérialisme étranger. La nouvelle société est censée
rendre impossible la formation de classes ou de groupements dont les
intérêts seraient antagonistes. Cependant l'affirmation de la totalité
requiert non moins impérativement la dénégation de la différence des
normes en fonction desquelles se définit chaque mode d'activité et chaque
institution où il s'exerce. A la limite, l'entreprise de production,
l'administration, l'école, l'hôpital ou l'institution judiciaire
apparaissent comme des organisations spéciales subordonnées aux fins de la
grande organisation socialiste. A la limite, le travail de l'ingénieur, du
fonctionnaire, du pédagogue, du juriste, du médecin, échappe à sa
responsabilité et se voit soumis à l'autorité politique. Enfin, c'est la
notion même d'une hétérogénéité sociale qui est récusée, la notion d'une
variété de mode de vie, de comportement, de croyance, d'opinion, dans la
mesure où elle contredit radicalement l'image d'une société accordée avec
elle-même. Et là où se signale l'élément le plus secret, le plus spontané,
le plus insaisissable de la vie sociale, dans les mœurs, dans les goûts,
dans les idées, le projet de maîtrise, de normalisation, d'uniformisation
va plus loin.
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Rapport à l'autre
Lévinas
Lipovetsky
Bergson
Risque
de la violence
Hobbes
Memmi
Rousseau
Girard
Canaliser la violence
Rousseau
Girard
Freud
Bataille
Etat fort
Hobbes
Lefort
Arendt
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